Frédéric Ferrer
Auteur, acteur, metteur en scène et géographe.
Frédéric Ferrer crée son premier spectacle en 1994 avec Liberté à Brême de Rainer Werner Fassbinder puis conçoit des spectacles à partir de ses textes où il interroge notamment les figures de la folie (Apoplexification à l’aide de la râpe à noix de muscade et Pour Wagner) et les dérèglements du monde, à travers deux cycles de créations.
Dans Les chroniques du réchauffement, il propose une exploration des paysages humains du changement climatique. Il a ainsi créé Mauvais Temps (2005), Kyoto Forever (2008), Comment j’ai appris à ne plus m’en faire et à aimer le réchauffement climatique (2011), et récemment Sunamik Pigialik ? (Que faire ? en inuktitut), son premier spectacle jeune public, qui met en scène les devenirs de l’ours polaire (2014).
Il vient de présenter à l’automne 2015, à l’occasion de la tenue de la COP 21 à Paris, le spectacle Kyoto Forever 2, second volet de sa mise en jeu des grandes conférences sur le changement climatique, avec huit comédiens internationaux devenus experts de l’ONU.
Parallèlement, Il commence à partir de 2010 la réalisation d’un Atlas de l’anthropocène, cycle artistique de cartographies théâtrales du monde, entre conférence et performance, où il traite de territoires inattendus : après A la recherche des canards perdus, Les Vikings et les satellites, Les déterritorialisations du vecteur et Pôle Nord qu’il a présenté dans de nombreux théâtres et festivals en France et à l’étranger, il a créé en janvier 2015 une cinquième cartographie, Wow!, autour des possibilités de vie extraterrestre.
Il prépare actuellement la sixième cartographie de son atlas, De la morue, en tirant ses filets depuis Saint-Pierre et Miquelon.
Il a présenté au Festival d’Avignon en juillet 2015 Allonger les toits, avec le chorégraphe Simon Tanguy dans le cadre des “Sujets à Vif” (Festival d’Avignon / Sacd), et poursuit sa collaboration avec lui pour un développement de ce projet en 2017.
Dans sa démarche, et semblable au géographe, qui fut longtemps considéré comme le spécialiste de rien, il aime davantage les frontières que le coeur des disciplines. Non pas la synthèse mais le frottement. Frédéric Ferrer écrit les textes et la dramaturgie des spectacles après un « travail de terrain », qui lui permet d’ancrer ses fictions à partir d’une source documentaire et/ou d’un espace réel. L’espace devient dans ses spectacles le lieu des possibles.
Il a créé et dirigé de 2005 à 2015 une fabrique artistique, implantée à l’hôpital psychiatrique de Ville-Evrard (accueil d’artistes en résidence et actions avec les publics de l’hôpital et de l’extérieur), et développe actuellement un nouveau projet au Centre de réadaptation de Coubert (77).
Il est Chevalier des Arts et des Lettres et a été Lauréat de l’Aide à la création dramatique du Centre National du Théâtre (Kyoto Forever en 2008), et du Fonds SACD Théâtre (Kyoto Forever 2 en 2015).