Maël Le Mée
En 2017, Maël le Mée répond à l’appel à projet arts & sciences de l’Université de Bordeaux et s’associe à Etienne Guillaud ingénieur au sein de la Plateforme d’Analyse du Mouvement. Grâce à la résidence mise en place depuis février et leurs recherches autour de l’électrostimulation, il nous proposera une performance artistique de réalité corporelle augmentée pour la seconde édition du festival FACTS.
Maël Le Mée est né en 1977 en France.
Il vit à Bordeaux depuis 1995. Il travaille là et ailleurs.
Après un bac S option infographie, un DEUG d’arts du spectacle, un mémoire de maîtrise de cinéma sur « les solutions psychotiques chez David Cronenberg » et un mémoire de DEA arts et sociétés actuelles sur « la dramaturgie de double réalité », il a été journaliste spécialisé en animation et images numériques.
Il a collaboré à l’écriture de jeux vidéo (Kalisto), de jeux de rôle (Multisim), de bandes dessinées (Delcourt), et d’expositions interactives (Les Découvreurs de l’impossible).
De 1996 à 2007, au sein du collectif Têtes à Clap, il a produit, réalisé et diffusé des courts-métrages et des documentaires.
De 2000 à 2011, il a co-administré Atis, l’association des auteurs de l’image et du son en Aquitaine (création et gestion d’un annuaire en ligne / réseau social professionnel de 226 auteurs).
Depuis 12 ans, il est scénariste de dessins animés pour la télévision (une soixantaine d’épisodes sur une vingtaine de séries). Il a aussi participé au développement de deux longs-métrages et de deux bibles de séries d’animation.
A ce titre, sept années durant, il a enseigné le scénario à l’Ecole des métiers du cinéma d’animation à Angoulême, à l’université et à l’ISIC-IUP Bordeaux 3.
Perpendiculairement, Mael Le Mée développe une pratique artistique transdisciplinaire qui va de brancher des légumes vivants sur des ordinateurs, à poser des bombes dans des festivals, en passant par raconter des histoires de fantômes aux enfants, tenir des bars à jUSB d’oranges informées, donner des conférences très sérieuses sur des sujets qui n’existent pas encore, installer des machines à remontrer le temps qu’il faisait, ou vendre des organes de confort.
Il s’efforce ainsi de jouer pour de vrai, avec la gravité de l’enfant qu’il n’est plus et la fantaisie de l’adulte qu’il devient, pour susciter l’envie d’y croire autant que la conscience de l’illusion. Pour partager avec un grand public la ré-appropriation de technologies et de pratiques – des savoirs-pouvoirs – normalement inaccessibles. Pour tenter de raconter l’impossible ou l'utopie par une sorte de littérature en situation, questionnant souvent le rapport technologique aux corps et au vivant, la simulation, et les esthétiques du contrôle.
Il œuvre dans une transdisciplinarité indisciplinée, cherchant à créer de façon queer et « transmédiale ».
En effet, les formes qu'il produit ne relèvent pas du « transmédia », qui peut s'envisager comme l’épuisement commercial d’un univers narratif au travers d’un maximum de terminaux de consommation de contenus ; mais du « transmédial », comme un glissement continu de sens et de sensations d'un média à un médium à un autre, résonnant et raisonnant ensemble dans le corps des spectateurs. Il recherche donc une qualité de profondeur de perceptions mobilisables, à rebours d'une quantité de surfaces d’attention disponibles. Pour le dire autrement, il ne travaille pas dans l'économie de l'attention cérébrale, mais à l'écologie de la perception humaine. Et il attache la même rigueur inventive à ses créations qu'à leurs modes de production : en tant qu'artiste & producteur, il considère que le développement d'un projet ne saurait être séparé de la tenue de ses comptes si l'on veut que tout tombe juste et prenne son envol.
C'est pour se donner les moyens structurels et financiers de cette création productive qu'il a fondé à Bordeaux en 2012 sa compagnie : Dorsa Barlow, dédiée à la production artistique transmédiale ainsi qu'à toutes les activités de diffusion, de recherche, de conseil, d'expertise et de médiation qui peuvent raisonnablement en découler. Dorsa Barlow propose des réponses artistiques à des commandes publiques ou privées internationales. Son chant d'activité se déploie sur plusieurs octaves : art contemporain, performance, installation, audiovisuel, cinéma, littérature, arts numériques, culture scientifique, urbanisme, spectacle vivant, événementiel, post-media art... Elle y développe des rapports singuliers entre technologies et formes de vies, dans les cadres ouverts de l'économie sociale et solidaire, des creative commons, de l'open source, du do it yourself, de la mutualisation, des participations du public et de la théorie queer.
Dorsa Barlow est équipée d'un comité scientifique et social international, ce qui est bien la moindre des choses quand on souhaite tricoter sans accroc les arts, les sciences et la politique.
En cohérence avec cette façon de penser et d'agir, Mael Le Mée ne croit pas à l’opposition entre œuvre personnelle et commande.
Toute œuvre est de commande : consciente, inconsciente, intime, familiale, sociale, contractuelle, historique, interstellaire... Comme dit Gérard Leblanc : « La liberté de création se construit dans une relation inévitable et nécessaire aux représentations dominantes, qu'elles transitent ou non par un commanditaire. » Il essaye donc de faire avec.
Depuis 2002, le travail de Mael Le Mée a été présenté par des institutions comme le Palais de Tokyo, la Gaîté lyrique, France Culture, le Cube, les théâtres de la Ville et de la Commune, l'Hexagone – scène nationale arts et sciences de Meylan, le Palais de la découverte, la Cité des sciences et de l'industrie, le CNAM, l’Ecole Nationale Supérieure de Création Industrielle, le Centre culturel international de Cerisy-la-Salle, le MuCEM, la Maison Salvan, le Musée d'art contemporain de Lyon, la Maison d’Ailleurs, Les Utopiales, Des souris - des hommes, Souterrain Porte V, la biennale Agora, la Faculté de médecine de Paris, le Musée d’histoire des sciences de Genève, la Faculté de philosophie de Madrid, la Columbia University à New-York et même la salle des fêtes de Labège (à 12 km de Toulouse). Libération, Tracks sur Arte, Ventiquattro (Italie) et Spirale (Canada) en ont fait l’écho.
Il est notamment soutenu par le Ministère du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et surtout du Dialogue social, le Conseil Régional d'Aquitaine, ainsi que par des partenaires privés comme Serge Lutens, Le Domaine de Chevalier ou Olympus Mons.